La Baule+

2 // Juillet 2020 L a droite traditionnelle confirme son ancrage sur de nombreuses communes de la presqu’île : tel est le principal enseigne- ment du second tour des élections municipales, avec la victoire de Franck Louvrier à La Baule, de Nicolas Criaud à Guérande, ou de Michèle Quellard au Croisic. Notons qu'au Pouliguen, Norbert Sa- mama a mené une campagne à la tête d’une liste certes apolitique, mais ses proposi- tions étaient en adéquation avec les attentes d’un électo- rat qui vote toujours à droite lors des élections nationales. L’autre enseignement, porte sur les réseaux sociaux. Les candidats qui ont gagné étaient largement présents sur le terrain et les électeurs se sont forgé leur propre idée à travers les tracts, les réu- nions et les interventions médiatiques. On s’est vite aperçu que les réseaux so- ciaux ne rassemblaient qu’une poignée de militants et que c’étaient finalement toujours les mêmes qui pu- bliaient, réagissaient ou commentaient. Franck Louvrier a été le pre- mier à se déclarer et aussi le premier à être attaqué sur le thème « C’est un tremplin », etc. À partir de là, il était fa- cile de comprendre que la vie privée des candidats occupe- rait beaucoup les conversa- tions de campagne. En réa- lité, les électeurs se sont fait une opinion des candidats par rapport à l’image de leur ville, en tenant compte, non pas des propositions, souvent proches, mais recherchant un profil du maire « acteur- entrepreneur » capable d’in- carner la dynamique qu’ils souhaitaient insuffler à leur ville. Par exemple, à Pornichet, la commune apparaît depuis des années comme énergique et l'on entendait souvent dire: « C’est une ville qui bouge et qui monte » . Cela a évidemment servi Jean- Claude Pelleteur, dont la mentalité et le comporte- ment quotidien avec les commerçants sont en adé- quation avec les attentes d’une majorité de la popula- tion. À Guérande, Nicolas Criaud a largement été réélu au se- cond tour avec 47 % des voix face à trois candidats. Cet en- trepreneur avait été élu en cours de mandat par le conseil municipal à la suite de la démission de Stéphanie Phan Thanh. Lui aussi était en adéquation avec l’image attendue par les Guérandais. La Baule : un scrutin politique À La Baule, quelques mois avant le premier tour, beau- coup estimaient que le scru- tin se jouerait dans un mou- choir de poche entre Franck Louvrier, Xavier de Zucho- wicz et Jean-Yves Gontier. Au final, Franck Louvrier a largement dominé le premier tour. Jean-Yves Gontier, bé- néficiant de l’appui de La presqu’île reste à droite et Franck Louvrier est élu maire de La Baule LREM, a pu fidéliser un grand nombre de voix. Et Xa- vier de Zuchowicz est arrivé derrière. Que s’est-il passé dans la tête des électeurs ? Xavier de Zuchowicz a pré- senté une liste en expliquant qu’elle rassemblait des élus sortants et des nouveaux ta- lents, tout en refusant un po- sitionnement à droite. Or, l’histoire des élections mon- tre depuis des années que la non-identification politique se révèle très souvent être un échec, à l’exception des communes rurales, ou lorsque le candidat a déjà tracé une empreinte forte dans la ville (chef d’entre- prise ou personnalité emblé- matique). Anne Boyé, tête de liste de la gauche, est sans doute celle qui est sortie largement ga- gnante des débats du pre- mier tour. Elle a montré qu’elle avait une vraie vision pour la commune et qu’elle connaissait parfaitement ses dossiers. Toutefois, cette po- pularité ne s’est pas traduite dans les bulletins de vote, car on entendait toujours les mêmes commentaires : «Cette femme est très bien, mais… elle est socialiste… » Dans une ville moins mar- quée idéologiquement, Anne Boyé aurait certainement été élue. Concrètement, les électeurs savent que le vote constitue un acte politique et, même si les candidats tentent de ra- tisser large en réfutant tout positionnement politique, dans la tête de la plupart des citoyens, chacun est automa- tiquement assigné dans une case. Ainsi, à La Baule, Anne Boyé est à gauche, Didier Vernet est RN, Jean-Yves Gontier est LREM, Xavier de Zuchowicz est Divers-droite et Franck Louvrier est aux Républicains. Chacun peut alléguer qu’il ne correspond pas à ces étiquettes, parce que dans sa liste on retrouve différentes sensibilités, rien n’y fait, le subconscient est toujours le plus fort. C’est aussi ce qui explique l’échec électorale de la fusion des listes de Xavier de Zu- chowicz et de Jean-Yves Gontier, deux personnalités qui apparaissaient comme trop contradictoires sur le plan politique, alors que dans l’esprit des électeurs, cette al- liance n’avait pour objectif que de faire barrage à Franck Louvrier. Faire barrage, s’unir contre, c’est accepté par les électeurs lorsque la motivation est politique, donc noble (contre un candi- dat idéologiquement op- posé), mais pas pour des rai- sons personnelles et quand les sensibilités sont finale- ment assez proches. Or, les temps ont changé. LREM a séduit bon nombre d’électeurs de droite, surtout avec la suppression de l’ISF. Mais « en même temps », le gouvernement n’a pas baissé les dépenses publiques, il n’a pas su apaiser les tensions sociales et il semble mainte- nant se retrouver désemparé face aux revendications communautaires. Il est évi- dent que tout cela aura joué dans le subconscient des électeurs. Jean-Yves Gontier a eu beau expliquer qu’il était « d’une droite centriste et moderne » , une manière subtile de propager l’image subliminale et séduisante de Valéry Giscard d’Estaing, d’Alain Juppé ou de Simone Veil, la photographie réelle a renvoyé celles de Christophe Castaner, de Nicole Belloubet ou de Sibeth Ndiaye… Les électeurs préféreront toujours l’original à la copie. Ainsi, dans les villes commu- nistes, ils votent pour le can- didat PC contre le socialiste qui tente de démontrer qu’il est très à gauche ; dans les villes RN, ils votent pour le candidat RN contre le candi- dat de droite qui lance des passerelles à l’extrême-droite ; dans une ville comme La Baule, ils votent pour une droite classique, encore in- carnée par Nicolas Sarkozy. Et Franck Louvrier a gagné… Y. Urrien Démarchages: la Ville de Pornichet appelle à la vigilance A lertée par des ci- toyens, la ville de Por- nichet invite ses habi- tants à la plus grande vigilance face aux divers dé- marchages à domicile en cours sur la Presqu’île. Elle rappelle qu’elle n’a mis- sionné personne pour réali- ser ce type de démarchage auprès des Pornichétins (ni pour de la vente de masques, de cartes postales ou encore pour des bilans énergé- tiques…). En cas de doute, chacun est invité à demander la carte professionnelle de la personne, voire de contacter l’entreprise ou le service pu- blic soi-disant concerné. Par ailleurs, il est recommandé de ne pas faire entrer les per- sonnes chez soi, encore moins de les laisser sans sur- veillance. En aucun cas, il ne faut remettre sa carte bleue, ni ses coordonnées ban- caires. La Police Municipale de Pornichet, ainsi que le Commissariat de La Baule, restent disponibles pour tout signalement, et, le cas échéant, peuvent mobiliser leurs moyens pour réaliser des contrôles. Police municipale de Pornichet : 02 40 15 20 25 Commissariat de La Baule : 02 51 73 75 00

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